Ecriture illisible ? Lente ? Douleureuse ? Votre enfant n'aime pas écrire et a désinvesti ses cahiers d'école ou au contraire il s'applique mais ses efforts sont vains et il en souffre. Après avoir déterminé les causes précises de ses difficultés, un projet de rééducation personnalisé sera mis en place pour retrouver plaisir et meilleure qualité d'écriture !
La graphomotricité est la psychomotricité appliquée à l’acte d'écriture.
La dysgraphie est un trouble fonctionnel affectant le geste graphique qui concerne environ 10 % des enfants avec un retentissement sur l’aspect formel et/ou sur la vitesse d’exécution de l’écriture qui s’avère généralement particulièrement coûteuse. Ce trouble ne peut être diagnostiqué qu’à partir de 7 à 8 ans, âge auquel le graphisme est censé s’automatiser (soit après un an d’apprentissage), mais des signes d’alerte peuvent être observés bien avant, et conduire à une consultation en psychomotricité.
L’acte graphomoteur est le prolongement psychomoteur de la motricité fine. L'écriture est une praxie, motricité volontaire, fine mais il ne s'agit pas que de la main, on écrit avec son corps.
Le bilan psychomoteur centré sur l'écriture permet d'évaluer cette dernière et surtout d'observer l'enfant en situation d'écriture.
Les productions de l'enfant seront situées par rapport aux normes observées pour un enfant de son âge et/ou de sa classe au travers de tests côtés et les freins graphiques qui le pénalisent dans son écriture seront analysés.
Il existe de nombreux pré-requis indispensables à l'acquisition du geste graphique : pré-requis neuro-moteurs, perceptivo-moteurs, cognitifs et psycho-socio-affectifs. Ainsi, l'écriture de l'enfant est à resituer dans un contexte de développement global de l'enfant.
Face à des difficultés d'écriture, il conviendra d'analyser finement au travers du bilan :
- Modèles neuropsychologiques et développementaux
- Conduite du bilan spécifique de graphomotricité
- Utilisation des tests d'écriture BHK et BHK-ado et autres
- Mise en place de projets thérapeutiques spécifiques sur la rééducation de l'écriture
- Les Troubles spécifiques des Apprentissages selon le DSM5
- Les fonctions exécutives,mémoire, attention
- Limites théoriques et cliniques des dyspraxies et TDC
- Les signes d’appel
- Axes de prise en charge psychomotrice
- Utilisation du test MABC 2
Par Julia Duvernay, psychomotricienne, formatrice et enseignante à la Pitié-Salpêtrièreuse
- Comprendre les mécanismes en jeu dans l’apprentissage de l’écriture afin de pouvoir penser l’évaluation spécifique des troubles graphomoteurs et la mise en place d’un projet de rééducation des troubles graphomoteurs.
Pour permettre des évaluations rigoureuses et précises, le cabinet a acquis au fils des ans des tests validés sur des critères de sensibilité, de fiabilité, de standardisation ainsi que d’étalonnage. La standardisation et l’étalonnage des tests permettent de contrôler la situation de passation et d’interpréter correctement les résultats individuels par rapport à une population de référence.
La standardisation permet de faire en sorte que les conditions de passation d’un test soient les mêmes pour tous et en tout temps. Ainsi, les consignes, le matériel et la cotation (calcul du score) sont toujours les mêmes.
L’étalonnage permet que le score obtenu par un sujet puisse être comparé à celui des sujets de son groupe de référence et donc interprétable. Ces tets sont maintenus à jour et représentent un coût pour le professionnel.
Actuellement dans le cadre d'un bilan psychomoteur orienté sur l'écriture, le cabinet dispose des tests suivants :
En suite du bilan ainsi réalisé, les axes de travail pour la rééducation graphomotrice seront adaptés spécifiquement aux besoins de l'enfant.
La prise en charge et la rééducation seront en effet différentes selon qu'il s'agit d'un retard graphique, d'une dysgraphie, d'une écriture d'un enfant hypertonique, hypotonique, précoce, dyspraxique, gaucher, mal latéralisé, instable, inhibé ou encore souffrant de troubles tonico-émotionnels, de troubles du spectre autistique, etc.
Ainsi, la rééducation sera personnalisée, avec l'adhésion de l'enfant, et en s'appuyant sur les partenaires (parents, école et autres professionnels de santé).
Souvent les difficultés d'écriture prennent une place importante à l'école, à la maison, perturbant les apprentissages et les relations avec les parents. L'enfant peut désinvestir toutes formes d'acte de laisser une trace et son capital confiance peut être grignoté.
Ainsi, retrouver le "plaisir" sensori-moteur de tracer et d'écrire sera recherché en plus des autres axes de rééducation (lisibilité, vitesse, aisance et fluidité du geste graphique...). Un travail de réassurance, de revalorisation et de détente seront associés la plupart du temps.
Selon la sévérité du trouble graphique, des aménagements scolaires pourront être proposés en complément de la rééducation : un PPS (projet personnalisé de scolarisation) peut être élaboré pour permettre l'aménagement de la scolarité (prise en charge sur le temps scolaire), des aménagements pédagogiques, l'attribution de matériel adapté comme l'ordinateur (l'apprentissage du clavier se fait par un ergothérapeute) et l'obtention d'un tiers temps pour les examens.
Si les aménagements nécessaires sont moins importants, un PAI (projet d'acceuil personnalisé) pourra être élaboré avec le médecin scolaire, les parents et l'enseignant.